Le Gouvernement wallon approuve le protocole d’accord entre la défense et les entités fédérées
Le Gouvernement wallon a approuvé le texte du protocole d’accord entre la Défense et les entités fédérées, destiné à créer une plateforme de consultation interfédérale sur les questions de sécurité et de résilience nationales. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la Stratégie nationale de Défense et traduit la volonté de renforcer la coordination entre l’État fédéral et les entités fédérées face aux défis géopolitiques actuels et futurs.
Une plateforme de concertation structurée
Le protocole a pour objectif d’instaurer une collaboration claire, efficace et durable entre la Défense et les entités fédérées. Il crée une plateforme permanente de concertation, permettant l’échange d’informations, la mise en commun de ressources et la préparation d’accords de coopération futurs.
Ce protocole traduit une volonté politique et administrative partagée, sans générer d’obligations juridiquement contraignantes, mais avec la perspective à moyen terme de conclure des accords de coopération plus formalisés entre les différentes parties.
Trois domaines de coopération prioritaires
Le protocole est articulé autour de trois axes principaux, assortis d’objectifs concrets :
- Innovation et industrie : la Défense et les entités fédérées travailleront ensemble dans les programmes européens et de l’OTAN, échangeront leurs informations en matière de recherche et d’innovation, soutiendront le développement de technologies à usage civil et militaire, et veilleront à un cadre plus clair et cohérent pour les entreprises actives dans le secteur de la défense.
- Enseignement, emploi et santé : le protocole encourage la création de formations liées à la défense et à la sécurité, des partenariats entre écoles, universités et centres de formation régionaux et militaires, une meilleure intégration des réservistes dans les dispositifs d’emploi et de formation, ainsi qu’une coopération renforcée en matière de soins de santé.
- Infrastructures et mobilité : les Régions seront associées à l’amélioration de la mobilité militaire (routes, ports, aéroports, voies navigables), à la planification des projets d’infrastructure, à la sécurité des installations et à la protection des infrastructures critiques, notamment dans le domaine de la cybersécurité.
Une coordination renforcée au niveau wallon
Compte tenu de l’importance croissante des dossiers en lien avec la Défense - qu’il s’agisse des coopérations avec l’OTAN, des plans nationaux de défense ou encore des enjeux de résilience et d’industrie - la Wallonie a souhaité se doter d’une gouvernance propre et cohérente.
Un COMEX Défense, réunissant l’ensemble des cabinets du Gouvernement wallon et les administrations concernées, a ainsi été mis en place. Il servira de lieu de concertation et de coordination interne et permettra d’assurer une articulation efficace entre les priorités wallonnes et les collaborations interfédérales.
Pour le Ministre-Président de la Wallonie, Adrien Dolimont : « Dans un contexte géopolitique en pleine mutation, marqué par un besoin accru de sécurité et de résilience, il est essentiel que la Wallonie soit pleinement intégrée à la stratégie de défense nationale. Ce protocole marque une nouvelle étape vers une coopération structurée, au service de notre sécurité, de l’innovation et de l’emploi. »
Reproduction des chats et des chiens : vers un nouveau cadre réglementaire renforcé
Le Gouvernement wallon a approuvé en première lecture un projet d’arrêté abrogeant l’arrêté du 25 avril 2024 relatif à la reproduction des chiens et des chats. Cette décision vise à corriger les difficultés d’application constatées et à préparer un nouveau cadre global, plus cohérent, scientifiquement fondé et aligné sur les futures exigences européennes en matière de bien-être animal.
Contexte
Dans sa note stratégique en matière de bien-être animal adoptée le 3 juillet 2025, le Gouvernement wallon a acté la nécessité de revoir et renforcer le Code wallon du Bien-être animal.
Dans ce cadre, il a décidé d’abroger l’arrêté du 25 avril 2024 relatif à la reproduction des chiens et des chats, afin de repartir sur des bases plus cohérentes, applicables et scientifiquement fondées, en ligne avec la future législation européenne sur la traçabilité et le bien-être animal.
L’impact de l’entrée en vigueur de cet arrêté a en effet été évalué : certaines dispositions techniques - notamment l’obligation de dépistage généralisée ou l’interdiction immédiate de reproduction pour certaines races - se sont révélées difficilement applicables à court terme, faute de formation et de moyens dédiés.
En 2023, près de 70 % des chiens enregistrés en Wallonie appartenaient à des races concernées par au moins une affection héréditaire visée par l’arrêté de 2024. Son application telle quelle aurait donc eu des effets disproportionnés sur le secteur de l’élevage, sans garantir une amélioration concrète du bien-être animal. Chez les chats, l’arrêté de 2024 prévoit que cinq races sont visées par une interdiction totale de reproduction.
Un cadre réglementaire renforcé
L’arrêté actuel du 25 avril 2024 avait déjà posé un cadre pour éviter les excès liés à l’hypertype (c’est-à-dire l’accentuation extrême de certains traits physiques propres à certaines races). Sans remettre en cause ce travail, qui résulte d’une réflexion menée depuis plusieurs années par le Conseil wallon du Bien-être animal, le Gouvernement souhaite aujourd’hui l’adapter aux nouvelles connaissances scientifiques et au contexte réglementaire européen. Par ailleurs, les principes fondamentaux en matière de reproduction visant à obtenir des animaux en bonne santé et exempts d’affections pouvant porter atteinte à leur bien-être - qui figurent dans cet arrêté de 2024 - seront directement inscrits dans le Code du Bien-être des animaux, les plaçant ainsi au plus haut dans la hiérarchie des normes wallonnes.
En effet, le 19 juin 2025, le Parlement européen a adopté un projet de législation relatif au bien-être des chiens et des chats et à leur traçabilité. Ce projet ambitionne de réduire le risque de production de chiens ou de chats présentant des génotypes ou des phénotypes associés à des effets néfastes sur leur bien-être.
Le nouvel arrêté comprendra des mesures de simplification, tout en garantissant le respect du droit économique belge et européen. Ces mesures visent notamment à :
- Favoriser la professionnalisation du secteur de l’élevage, notamment par davantage de formation pour les éleveurs ;
- Renforcer la sensibilisation des acquéreurs, notamment via l’amélioration du certificat de détention et le renforcement des conditions d’acquisition de certaines races de chiens présentant des besoins spécifiques ;
- Intégrer les dispositions relatives aux affections héréditaires susceptibles de compromettre le bien-être des chats et des chiens, ainsi que les modalités concernant les hypertypes.
Pour le Ministre-Président en charge du Bien-être animal : « Protéger les animaux, c’est aussi garantir que nos règles soient cohérentes, applicables et fondées sur la science. Cette décision s’inscrit dans une révision globale du Code wallon du Bien-être animal : nous voulons un cadre exigeant et durable, pensé dans son ensemble et aligné sur les standards européens. »
Un projet d’arrêté global rassemblant l’ensemble des mesures – conditions d’agrément, d’élevage, de détention et de commercialisation – sera présenté au Gouvernement au premier semestre 2026, dans la continuité de cette refonte et en tenant compte des futures exigences européennes en matière de bien-être et de traçabilité des chiens et des chats.
Une base légale pour agir localement contre l'extrémisme
Le Gouvernement wallon, sous l’impulsion de François Desquesnes, Ministre wallon des Pouvoirs locaux, a décidé de doter les services régionaux d’un cadre légal clair pour participer aux Cellules de Sécurité Intégrale Locales (CSIL-R), en matière de prévention et lutte contre le radicalisme, l’extrémisme et le terrorisme. Jusqu’à présent, les services de la Région wallonne (logement, emploi, mobilité…) ne disposaient d’aucune base juridique pour intégrer pleinement ces cellules locales de concertation, pourtant essentielles à la prévention. C’est désormais chose faite, avec un projet de décret qui encadrera leur participation, dans le respect du droit et des citoyens.
Un cadre légal attendu et responsable
Ce nouveau décret autorise la participation des services wallons aux CSIL-R, dans des conditions précises et encadrées. Créées par la loi fédérale du 30 juillet 2018, ces cellules permettent aux acteurs locaux de partager des informations sensibles pour prévenir d’éventuelles actions terroristes.
La participation des services régionaux sera volontaire, ciblée, et toujours soumise à des garanties solides :
- Respect du secret professionnel,
- Conformité au RGPD,
- Protection des données personnelles,
- Interdiction de tout détournement de finalité,
- Objectif exclusif : prévenir le terrorisme.
Une participation volontaire et encadrée
Un service régional ne pourra refuser de participer à une CSIL-R qu’à condition de motiver ce refus dans un rapport écrit et confidentiel adressé au bourgmestre. Ce rapport pourra notamment invoquer l’intérêt supérieur de l’enfant, lorsque la situation concerne un mineur. Les informations partagées seront strictement limitées à ce qui est nécessaire à la prévention d’un acte terroriste.
Une réponse concrète et cohérente aux réalités locales
Le décret vient combler un vide juridique qui freinait la mise en œuvre harmonisée des CSIL-R dans les communes francophones. Contrairement à la Communauté française et à la Flandre, qui disposent déjà d’un cadre décrétal, la Région wallonne n’en avait pas encore. Ce nouvel encadrement permet désormais une coordination cohérente entre tous les niveaux de pouvoir.
La CSIL-R est un outil local de concertation, placé sous l’autorité du bourgmestre. Elle peut concerner une ou plusieurs communes. S’y retrouvent des acteurs de proximité : police locale, administration communale, services spécialisés… Elle traite de situations individuelles, sur base de signaux de radicalisation. Chaque service wallon concerné pourra aussi proposer d’examiner une situation particulière au bourgmestre, qui décidera de l’inscrire, ou non, à l’ordre du jour.
Une protection des citoyens et du cadre démocratique
Sont concernés notamment : les services du SPW, les Sociétés de Logement de Service Public, les Agences Immobilières Sociales, les Maisons de l’Emploi, les Missions Régionales pour l’Emploi ou encore certains acteurs liés aux armes civiles.
Un système d’évaluation est prévu dans les trois ans suivant l’entrée en vigueur. Le rapport sera transmis au Parlement wallon.
Pour François Desquesnes, cet avant-projet de décret est une étape importante : « Il renforce la capacité d’action des acteurs locaux face aux risques de radicalisation, tout en garantissant la confidentialité et les droits fondamentaux. C’est une avancée importante, construite dans le respect du terrain, du droit et de l’efficacité. »
Protéger avec des outils utiles, sobres et respectueux
Ce nouveau cadre permet une action locale plus fluide, plus cohérente, et surtout plus efficace. Il répond à une recommandation de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2016, et s’inscrit pleinement dans les dispositifs déjà en place aux niveaux communautaire et fédéral.
Le Gouvernement a chargé le Ministre des Pouvoirs locaux de consulter l’Union des Villes et Communes, la Fédération des CPAS, l’Association des Provinces et l’Autorité de Protection des Données avant adoption définitive du projet de décret.
Cette décision illustre la volonté du Gouvernement wallon de protéger les citoyens par des solutions concrètes, responsables et utiles, dans un cadre respectueux des droits des personnes et des réalités de terrain.
La Wallonie investit plus de 46 millions pour rendre les entrées de Liège plus durables
Le Gouvernement wallon décide de financer à hauteur de 46 116 292,48 € six projets faisant partie du portefeuille « Liège, entrez dans une ville durable » porté par la Ville de Liège.
Ces projets situés à des point stratégiques d’entrée de ville visent à rendre les entrées de la Ville de Liège plus durables. Le montant total du financement s’élève à 46 116 292,56 € répartis comme suit : 19 919 604,92€ à charge du FEDER et 26 196 687,56€ à charge de la Wallonie.
Entrée sud – site LBP (Chênée, rive gauche de la Vesdre)
Quatre projets sont prévus sur ce site.
Le portefeuille prévoit la création d’un pôle multimodal pour la ligne de bus B1, accompagné de nouvelles voiries d’accès, afin de renforcer la mobilité durable à l’entrée sud de la ville. Ce pôle sera financé à hauteur de 1 964 000 € par le FEDER et 2 946 000,01 € par la Wallonie.
Deux projets complémentaires visent la dépollution du site en bord de Vesdre, dans la perspective d’y aménager un espace multifonctionnel et ouvert au public, propice à la rencontre et aux activités de quartier. Le premier projet concerne la réhabilitation du site « LBP » et représente un investissement de 1 024 327,20 financé par le Feder et 1 536 490,80 € par la Région Wallonne. La réhabilitation du site « Chênée – Bords sud de la Vesdre » sera quant à lui financé à hauteur de 1 065 158,80 € par le FEDER et de 1 597 738,20 € par la Wallonie.
La construction d’une passerelle cyclo-pédestre reliant les deux rives de la Vesdre financé à concurrence de 784 000 € par le FEDER et 980 000€ par la Wallonie. Elle favorisera quant à elle les déplacements doux et la continuité urbaine.
L’ensemble de ces interventions contribuera à la revitalisation durable du quartier de Chênée, durement touché par les inondations de 2021, en offrant un cadre de vie renouvelé, résilient et accessible à tous.
Entrée nord-ouest – Sainte Marguerite
Le portefeuille prévoit également le réaménagement des espaces publics de la zone Fontainebleau, à l’entrée nord-ouest de la ville, afin de favoriser la mobilité durable et améliorer le cadre de vie des habitants du quartier de Sainte-Marguerite. Le financement de ce projet sera financé comme suit : 1 135 239,60 € par le FEDER et 1 702 859,40 € par la Wallonie.
Entrée nord – Hôpital de la Citadelle
Dans un souci de constante amélioration de l’accueil des patients ainsi que des conditions de travail du personnel, le portefeuille de projet prévoit également la rénovation énergétique des bâtiments de l’hôpital de la Citadelle. Le projet sera financé à hauteur de 13 946 879,32 € par le FEDER et 17 433 599, 15 € par la Wallonie.
Adrien Dolimont, Ministre-Président : « Avec ce financement, le Gouvernement wallon marque sa volonté d’accompagner Liège dans sa transformation. Ces projets sont le reflet d’une Wallonie qui investit dans l’avenir, en alliant développement urbain, mobilité durable et qualité de vie. »
François Desquesnes, Ministre wallon du Territoire : « Avec ce portefeuille de projets, nous affirmons notre volonté de faire de Liège une ville plus résiliente, plus verte et plus accessible. Ces aménagements traduisent concrètement notre ambition de repenser les entrées de ville au service des habitants, de la mobilité durable et du cadre de vie de demain. »
Yves Coppieters, Ministre wallon de la Santé et de l’Environnement : « En dépolluant les sols, en recréant des espaces verts accessibles et en encourageant les mobilités actives, nous favorisons un cadre de vie plus sain, plus respirable et mieux préparé face aux risques climatiques. C’est une transformation durable au service direct de la santé et du bien-être des habitants. »
Cet octroi de subventions illustre la volonté du Gouvernement wallon de soutenir les projets de développement durable, de revitalisation des centres-villes au service de l’amélioration du cadre de vie de ses citoyens.
Extension de la période de subvention des projets « Territoires Zéro Sans-abrisme »
Le Gouvernement wallon a décidé de prolonger jusque fin 2026 la période de subvention des dix projets pilotes « Territoires Zéro Sans-Abrisme ». Cette prolongation vise à permettre aux acteurs de terrain de consolider les démarches engagées et d’assurer la continuité des actions menées en faveur des publics les plus fragilisés, tout en poursuivant les innovations sociales initiées dans le cadre du projet.
Le Gouvernement wallon a adopté un arrêté modifiant les arrêtés du 23 novembre 2023 relatifs à l’octroi de subventions dans le cadre de l’appel à projets « Territoires Zéro Sans-Abrisme », inscrit au Plan de Relance de la Wallonie (PRW).
Il est important de souligner que cette modification ne concerne pas des financements supplémentaires, mais uniquement la durée de mise en œuvre des dix projets sélectionnés.
La période de subventionnement initialement prévue du 15 novembre 2023 au 14 novembre 2025 est ainsi prolongée jusqu’au 31 décembre 2026, sans modification des dépenses éligibles.
Les acteurs concernés sont :
- Relais Social Urbain de Mons-Borinage
- CPAS de Namur / Relais Social Urbain Namurois
- Relais Social Urbain de Tournai
- Ville de Huy
- Relais Social du Pays de Charleroi
- Relais Social du Pays de Liège (plans d’actions de Liège et Seraing)
- Relais Social Intercommunal du Brabant Wallon
- Relais Social Intercommunal de la province de Luxembourg
- Relais Social Urbain de La Louvière
- Relais Social de Verviers
Pour rappel, l’objectif du projet vise à lutter contre le sans-abrisme et définit ses priorités comme suit :
- Réduire significativement la prévalence du sans-abrisme dans les territoires concernés,
- Améliorer qualitativement la situation des personnes sans-abri, notamment en matière de logement et d’insertion,
- Offrir un accompagnement adapté aux problématiques d’assuétudes, de santé mentale et autres vulnérabilités.
Les projets intègrent également des solutions spécifiques pour les publics à risque de basculement vers le sans-abrisme, avec une attention particulière portée à la prévention et à la réduction des risques.
Piloté par l’Observatoire Wallon du Sans-Abrisme (OWSA), ce projet joue un rôle d’incubateur d’innovations sociales. Il doit permettre de capitaliser sur les enseignements des expériences locales pour élaborer une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme.
Yves Coppieters, Ministre wallon des Solidarités : « En prolongeant la période de subvention des projets ‘Territoires Zéro Sans-Abrisme’, nous répondons à une demande forte et légitime du secteur de l’aide aux personnes sans-abri. Cette prolongation permettra aux acteurs de terrain de consolider leurs actions, d’approfondir les innovations sociales engagées et d’offrir un accompagnement aux publics les plus fragilisés. »
La Wallonie renforce la protection et la reconnaissance de ses produits artisanaux et industriels
La Wallonie met en œuvre le nouveau règlement européen sur les indications géographiques. Un projet de décret, approuvé par le Gouvernement wallon, renforce la protection et la valorisation des produits artisanaux et industriels régionaux. Ce texte permettra aux producteurs de mieux défendre leur savoir-faire sur les marchés européens et internationaux.
A l’approche de l’entrée en vigueur, le 1er décembre 2025, du Règlement européen sur la protection des Indications Géographiques (IG) pour les produits artisanaux et industriels, la Wallonie se dote d'un cadre juridique adapté.
Pierre-Yves Jeholet, Ministre de l’Économie et de l’Industrie, a proposé un projet de décret approuvé, en troisième lecture, par le Gouvernement wallon.
Ce dispositif vient compléter la réglementation européenne existante qui encadre déjà la protection des indications géographiques pour les vins, spiritueux, produits agricoles et denrées alimentaires. Il positionne la Wallonie comme région pionnière dans la mise en œuvre de ce nouveau cadre, en offrant un outil juridique concret permettant aux producteurs de protéger les produits artisanaux et industriels (bijoux, textiles, verreries, porcelaines, etc.) ainsi que leur savoir-faire traditionnel. Cette protection s’étendra tant au niveau européen qu’international, via notamment le système de l’Arrangement de Lisbonne sur la protection et l’enregistrement international des appellations d’origine.
La mise en place de cette nouvelle réglementation nécessitera une coordination entre les Régions et l’État fédéral, chacun devant se doter d’un cadre légal adapté. La Région wallonne sera spécifiquement compétente pour attribuer les appellations d’origine et les indications géographiques à portée régionale ou locale. Ce projet de décret donne ainsi au Gouvernement les moyens nécessaires pour protéger, promouvoir et faire rayonner les produits artisanaux et industriels wallons.
Concrètement, ce texte permettra au Gouvernement wallon :
- De définir les modalités de reconnaissance des produits (procédures, critères, publication, contrôles, etc.) ;
- D’accorder une protection nationale provisoire aux dénominations, dans l’attente de leur reconnaissance au niveau européen ;
- D’assurer un suivi permanent des produits bénéficiant des systèmes de qualité européens ;
- De simplifier les procédures liées aux modifications des cahiers des charges et d’organiser leur suivi par les groupements de producteurs ;
- De garantir des contrôles stricts, confiés à des organismes certificateurs agréés, afin d’assurer la conformité aux cahiers des charges et aux normes européennes.
« En tant que Ministre de l’Économie de l’Industrie, je suis convaincu qu’il est essentiel de protéger et de valoriser les talents et les savoir-faire wallons. Ce nouveau cadre juridique marque une étape importante pour la Wallonie : il permettra de préserver notre patrimoine artisanal et industriel tout en offrant à nos producteurs un véritable atout sur les marchés européens et internationaux. En soutenant nos savoir-faire, nous renforçons notre identité, notre attractivité économique et la création d’emplois durables. » conclut Pierre-Yves Jeholet.
Aéroport de Charleroi : équilibre entre développement et cadre de vie des riverains
Renforcement des sanctions, réduction des nuisances sonores aux heures les plus sensibles et plafonnement global du quota de bruit : dans la continuité du permis octroyé à BSCA, le Gouvernement wallon adopte un nouveau train de mesures qui renforceront l’équilibre entre le développement économique de l’aéroport et la préservation du cadre de vie des riverains.
Dans la continuité du permis octroyé à BSCA visant l’équilibre entre le développement économique de l’aéroport et la préservation du cadre de vie des riverains, les axes majeurs de la réforme adoptée par le Gouvernement wallon sont :
- Une diminution des nuisances sonores aux heures sensibles
Pour rappel, un système de quota de bruit maximum (QM) fixe la quantité de bruit qu’un avion est autorisé à produire aux heures les plus sensibles (entre 6h30 et 7h00 et entre 22h00 et 23h00), lors d’un décollage ou d’un atterrissage, selon son type et ses performances acoustiques. Concrètement, il s’agit d’une limite exprimée en points et tenant compte du niveau sonore certifié de l’aéronef.
Actuellement, le QM est fixé à 5 points. Dès 2026, ce quota sera abaissé. Concrètement, les avions dont le QM dépasse le nouveau seuil autorisé, à savoir 1,7 point pour les atterrissages et 3,8 points pour les décollages, ne pourront ni décoller ni atterrir entre 22h00 et 23h00 ainsi qu’entre 6h30 et 7h00.
Une exception est prévue pour les décollages d’appareils long-courriers, qui conservent un QM de 5 au décollage, afin de permettre à BSCA d’atteindre des objectifs de diversification.
- L’instauration d’un plafond global de bruit
En complément du QM, un quota global de points (QC) est instauré pour limiter les arrivées tardives après 23h00 et réduire le bruit généré par celles-ci moyennant les modalités suivantes :
- Ce quota global sera dégressif dans le temps, avec un maximum de 3.500 points dès 2026 et un maximum de 2.000 points d’ici 2045.
- Il fera l’objet d’un monitoring annuel et d’un réexamen tous les trois ans et, le cas échéant, d’une révision à la baisse sur base d’une évaluation des évolutions technologiques du secteur aérien. Un comité de suivi associant BSCA, la SOWAER, le SPW et l’ACNAW est instauré pour le monitoring annuel et les projections de consommation de points.
- Le quota global est calculé sur base du nombre maximal d’avions basés pouvant être accueillis. Il sera réparti entre les compagnies en fonction du nombre d’avions réellement basés (règle de trois par rapport au nombre maximum théorique d’avions basés).
Une fois le quota atteint, aucun avion basé ne peut atterrir à l’aéroport de Charleroi entre 23h00 et 6h30.
Une exemption de la consommation de points pourra être autorisée par le Gouvernement lors de situations exceptionnelles perturbant de façon importante le transport aérien. Ces situations seront nécessairement en lien avec le contexte géopolitique, ou avec des contraintes relatives au contrôle aérien ou avec des catastrophes majeures.
- Moins d’exceptions pour les retours tardifs
Par voie de circulaire, le Gouvernement restreint les motifs de retard admissibles et précise les conditions autorisant les retours tardifs (après 23h) des avions basés à l’aéroport de Charleroi.
- Le renforcement des sanctions en cas de dépassement sonore
Afin de renforcer l’effet dissuasif des sanctions et de garantir le respect des normes sonores pour chaque aéroport wallon, le montant de base des amendes est rehaussé. La nouvelle fourchette de sanctions sera comprise entre 800 € et 10.000 € par mouvement sanctionnable. Ces montants seront indexés.
Cécile Neven, Ministre wallonne des Aéroports : « Nous franchissons aujourd’hui une étape décisive : rendre le cadre plus performant afin de réduire les nuisances sonores et garantir un développement aéroportuaire équilibré. Nous mettons ainsi en œuvre les engagements pris par le Gouvernement wallon dans le cadre du permis de l’aéroport de Charleroi pour concilier avenir de l’aéroport et respect des riverains. »
Une stratégie foncière pour une agriculture à taille humaine et une Wallonie souveraine dans son alimentation
Le Gouvernement wallon a pris acte de la note d’orientation pour faciliter l’accès à la terre agricole, présentée par la ministre de l’Agriculture et de la Ruralité, Anne-Catherine Dalcq. Il a décidé d’intégrer de façon transversale la préservation du foncier agricole dans l’ensemble de ses politiques
De son côté, dans les prochaines semaines, la Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité lancera plusieurs groupes de travail. Parmi les thématiques qui seront examinées : le bail à ferme, la hausse du prix des terres, la lutte contre la spéculation, le soutient à l’installation des jeunes agriculteurs et la notion d’« agriculteur actif ».
Une fois ces travaux finalisés, la mise en œuvre législative des mesures pourra commencer avec impact attendu sur le terrain dès 2027.
Selon l’Observatoire du Foncier wallon, la valeur moyenne des terres a augmenté de 44 % entre 2017 et 2023, une hausse sans lien avec leur rentabilité réelle. Derrière cette flambée se cache un phénomène inquiétant : 45 % des terres sont désormais achetées par des non-agriculteurs. Une situation qui pourrait mettre en danger notre souveraineté alimentaire.
