Gouvernement de Wallonie du 17 octobre 2024

 

Canal Nimy-Blaton : Lancement du marché des travaux d’élargissement des secteurs 1 et 3 !

Le Gouvernement wallon, sous l’impulsion du Ministre de la Mobilité et des Infrastructures, François Desquesnes, lance le marché public des travaux relatifs aux travaux d’élargissement du canal Nimy-Blaton dans le cadre du projet Seine-Escaut 2.1. 

 

Le projet Seine-Escaut prévoit, à l’horizon 2030, la création d’un réseau de navigation à grand gabarit reliant les principaux centres industriels logistiques et commerciaux du nord de l’Europe aux grands ports maritimes. Ce projet moderne permettra de contribuer à une politique multimodale et au développement de trafics intermodaux entre rail, routes, mer et voies d’eau. 

C’est dans le cadre du projet Seine-Escaut que la Région wallonne prévoit, entre autres, de réaliser l’élargissement et la mise à gabarit du canal Nimy-Blaton pour les bateaux de 2000 T d’ici l’année 2027.

Afin de maintenir la navigation tout au long des travaux, le projet est divisé en cinq secteurs et trois chantiers, exécutés de manière séquentielle. Après le lancement d’un premier marché pour les secteurs 1 et 3, ce nouveau marché porte sur les secteurs 2 et 4. Un marché futur viendra compléter le dispositif pour le secteur 5.

Les travaux d’élargissement dans les secteurs 1 et 3 prévoient des aménagements respectueux de l’environnement, avec la création de zones humides et la plantation de végétation adaptée sur les nouvelles berges. Le RAVeL le long du canal sera amélioré pour mieux intégrer le projet à son environnement.

Cette étape marque un nouveau cap dans la modernisation des infrastructures wallonnes, au service de la mobilité durable et du développement économique.

Réduire la pauvreté en Wallonie : une nouvelle stratégie ciblée coconstruite avec les acteurs de terrain

Le Gouvernement wallon, sur base d’une proposition du Ministre des Solidarités Yves Coppieters, a décidé d’approuver une note méthodologique en vue de l'élaboration de la future stratégie de lutte contre la pauvreté. Face à l’augmentation des inégalités et aux résultats mitigés du précédent plan, ce nouveau cadre met en avant une approche innovante, axée sur la priorisation des actions à fort impact, la mise en place d’un Comité de pilotage pour assurer une coordination efficace, et l'évaluation continue des résultats. La transversalité entre différents déterminants de sortie de la pauvreté comme le logement, la santé et l’emploi sera au cœur de cette démarche.

La pauvreté en Wallonie, un enjeu prioritaire

La pauvreté touche plus de 15% de la population dont des jeunes et des familles monoparentales. La pauvreté des enfants et des jeunes est également préoccupante avec des conséquences durables sur leur accès à l’éducation et à l’emploi : environ 13% des jeunes wallons quittent le système scolaire sans diplôme, réduisant fortement leurs perspectives d’emploi. Ce phénomène alimente un cycle de pauvreté intergénérationnelle, aggravant les inégalités.

Cette situation est exacerbée par un décalage entre la croissance économique et les conditions de vie des populations les plus précaires. Bien que le PIB wallon ait progressé régulièrement depuis 2004, les bénéfices de cette croissance n'ont pas atteint les plus vulnérables dont les conditions de vie se sont dégradées depuis 2016. La Wallonie présente également un taux de pauvreté près de deux fois supérieur à celui de la Flandre, et trois fois plus de bénéficiaires du Revenu d’Insertion Sociale (RIS). Ces écarts sociaux et régionaux rendent la Wallonie particulièrement exposée aux chocs économiques.

Prévenir la pauvreté par une approche transversale

  • Logement : l’accès et le maintien dans un logement décent à coût abordable financièrement sont essentiels pour éviter l’appauvrissement. La stabilité d’occupation d’habitation constitue la base d'une réinsertion réussie et d'une lutte efficace contre la précarité.

  • Emploi et formation : lutter contre le décrochage scolaire et améliorer l’accès à un emploi stable sont des priorités. Chaque personne doit avoir la possibilité de s'insérer professionnellement et d’accéder à un emploi durable et de qualité.

  • Santé – Santé mentale et liens sociaux : la santé, y compris la santé mentale, est un facteur clé dans la sortie durable de la pauvreté. Il est primordial de décloisonner les problématiques et encourager les échanges en vue de favoriser des prises en charge globales des personnes par les structures d’accompagnement social et de santé. 

  • Renforcement du recours aux droits sociaux : le non-recours aux droits constitue un facteur aggravant la pauvreté. Simplifier l’accès aux droits sociaux, notamment par l’automatisation des démarches via l’e-administration (tout en assurant un guichet physique), est une piste à étudier pour garantir que chaque citoyen bénéficie des soutiens auxquels il a droit.

Cette transversalité s’exprimera aussi par l’implication de plusieurs compétences régionales et communautaires. Une collaboration renforcée avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et d'autres niveaux de pouvoir garantira une action concertée et cohérente.

 

Désignation d‘un Comité de pilotage et la co-construction avec les acteurs de terrain

Un Comité de Pilotage sera mis en place et chargé de la coordination générale de la stratégie, de son élaboration à son évaluation en passant par sa mise en œuvre. Ce comité, composé d’experts, d’acteurs de terrain, de représentants des secteurs, des associations et des cabinets politiques concernés, se réunira régulièrement. Ce mécanisme garantira l'efficience et la priorisation des actions, afin de maximiser leur impact sur la réduction de la pauvreté.

La stratégie sera également coconstruite avec les parties prenantes, incluant outre les acteurs déjà cités précédemment, les experts du vécu. Leur contribution est essentielle pour s'assurer que les mesures répondent aux besoins réels des personnes les plus vulnérables et soient adaptées aux réalités de terrain.

 

Prévention, anticipation et réponse aux risques

La stratégie met également l’accent sur la prévention, en visant à détecter et à répondre aux situations de possible basculement dans la précarité avant qu’elles ne deviennent critiques. Une stratégie préventive efficace en matière de lutte contre la pauvreté devrait reposer sur un ensemble de politiques qui visent à anticiper les difficultés économiques et sociales, à renforcer les droits et à offrir un accompagnement adapté aux groupes les plus vulnérables.

 

Calendrier

Phase 1 : élaboration (octobre 2024 - septembre 2025) : réalisation d’un diagnostic et d’un inventaire des dispositifs existants, mise en place des groupes de travail thématiques pour valider les hypothèses de leviers prioritaires, définir les actions concrètes, les ressources et les dispositifs d’évaluation. 

Phase 2 : mise en œuvre (septembre 2025 - 2029) : déploiement des actions et suivi continu avec des évaluations régulières pour ajuster les mesures en fonction de leur impact réel sur le terrain.

 

Yves Coppieters, Ministre des Solidarités : Cette stratégie ambitieuse marque une rupture avec les approches traditionnelles. En misant sur l’efficience, des leviers clairement identifiés, la prévention et la transversalité entre secteurs, nous visons des actions à fort impact, coconstruites avec les parties prenantes. Chaque mesure sera évaluée pour s'assurer qu'elle réponde aux besoins concrets et améliore les conditions de vie des personnes précarisées. L'objectif est de donner à chacun les moyens réels de sortir de la précarité.”

TFA : la Wallonie confirme que l’eau de distribution est potable et intensifie ses efforts de surveillance

Le Ministre de la Santé et de l’Environnement, Yves Coppieters, a présenté aujourd'hui au Gouvernement wallon les résultats préliminaires des analyses environnementales sur la présence d'acide trifluoroacétique (TFA) dans l'eau de distribution. Partout en Wallonie, l’eau de distribution est potable. Le Ministre de la Santé confirme la poursuite de la surveillance des zones concernées et l’identification des sources de TFA dans les eaux brutes. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de la stratégie régionale de lutte contre les PFAS dans l’environnement. 

 

Le TFA est un composé perfluoré qui, bien que moins toxique que d'autres PFAS, reste persistant dans l'environnement. Le Gouvernement a sollicité la Société wallonne des eaux (SWDE) pour coordonner un large monitoring visant à surveiller la qualité de l’eau de distribution et à évaluer la présence du TFA dans les différentes zones de Wallonie. À cette occasion, des prélèvements ont révélé que le TFA a été détecté dans l’eau de la majeure partie des zones de distribution (598 des 642 zones de distribution). Dans certaines zones de distribution (13), des concentrations supérieures à la valeur-guide de 2,2 µg/L (microgrammes par litre) ont été mesurées. Ces données serviront de base à un suivi rigoureux (cf. infra) pour garantir une surveillance continue, tout en respectant les recommandations du Conseil Scientifique Indépendant (CSI). 

 

Le CSI a en effet proposé une valeur-guide de 2,2 µg/L pour le TFA, tout en recommandant de poursuivre la surveillance pour identifier les zones problématiques : « Le CSI propose à l’unanimité d’utiliser comme valeur-guide à ne pas dépasser la concentration de 2.200 ng/L de TFA dans le réseau d’eau potable wallon si seul le TFA est présent dans l’échantillon d’eau en question. La limite maximale pour la somme des 20 PFAS à 100 ng/L reste d’application en parallèle à cette recommandation pour le TFA. La valeur indicative pour le TFA dans l’eau potable proposée par le CSI sert donc de valeur consultative qui pourra être utilisée par l’autorité compétente (SPW-ARNE). Un dépassement de cette valeur-guide ne remet pas en cause la potabilité de l’eau mais nécessite un plan de surveillance accru afin d’identifier la source de contamination au TFA et de l’éliminer ».

 

Plan d’action et prochaines étapes

Face aux résultats des premières analyses, le Gouvernement wallon a pris acte du plan d'action, proposé par le Ministre de la Santé, piloté par le Service Public de Wallonie – Agriculture, Ressources Naturelles et Environnement (SPW-ARNE), lequel comporte les éléments suivants :

- Confirme les résultats : des contrôles supplémentaires sont effectués dans les zones de distribution où la concentration en TFA dépasse 1,5 µg/L. Cela concerne 36 zones de distribution, dont les 13 déjà mentionnées avec un dépassement de la valeur-guide de 2,2 µg/L. 

- Surveiller les eaux brutes : toutes les eaux brutes exploitées pour l’alimentation en eau potable des zones concernées feront l’objet d’une surveillance accrue. Un total de 100 contrôles supplémentaires seront réalisés pour mieux comprendre l’origine de ces concentrations élevées.

- Améliorer la transparence et la communication : les résultats des analyses sont partagés avec les communes concernées, et une communication claire est faite à la population via le site environnement.wallonie.be. Les distributeurs d'eau sont chargés de transmettre l'information aux autorités locales afin de garantir la transparence tout au long du processus.

- Suivi des travaux règlementaires : le SPW ARNE est chargé de communiquer une réévaluation de la situation en fonction de l’issue des travaux en cours de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur lesquels la Commission européenne s’appuiera pour réévaluer l’opportunité de légiférer en matière de TFA. 

 

Le Ministre de la Santé et de l’Environnement, Yves Coppieters : « Je réaffirme ici l'engagement de la Wallonie à protéger la santé publique et à maintenir un niveau élevé de transparence dans la gestion des PFAS. Nous agissons avec détermination pour surveiller la qualité de l'eau de distribution et nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter l'impact de ces substances sur l’environnement et la santé de nos citoyens ».

 

Les résultats du monitoring sont disponibles sur www.environnement.wallonie.be