En bref
La pollution atmosphérique a des effets néfastes sur notre santé, tant à court terme qu’à long terme.
A court terme, les pics de pollution sont particulièrement préoccupants. En Wallonie, il existe deux procédures d’information de la population en cas de pics: l’une concerne les particules fines, plus fréquentes en hiver et au printemps, l’autre les pics d’ozone qui surviennent surtout en été.
PIC DE POLLUTION PAR LES PARTICULES FINES
En Wallonie, trois seuils de pic de particules sont prévus :
- un seuil d’information (seuil 0) à 50 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM10 ou 35 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM2.5. Ce seuil est atteint plusieurs fois par année.
- un seuil d’alerte (seuil 1) à 70 µg/m3 en moyenne sur 24h pour les PM10 ou 50 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM2.5. Ce seuil est rarement atteint.
- un second seuil d’alerte (seuil 2) à 150 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM10. Ce seuil n’a jamais été atteint.
Un plan d’actions en cas de pic de pollution par les poussières fines a été adopté par le Gouvernement wallon le 17 juillet 2008. L’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AwAC) gère ces alertes, en collaboration avec le Centre Régional de Crise (CRC) et la Cellule interrégionale de l’Environnement (CELINE). Un protocole d’accord entre les trois Régions du pays a chargé la cellule CELINE de la prévision, le déclenchement et le suivi de la pollution.
Le dépassement du premier seuil implique une information et des recommandations à la population.
Recommandations environnementales :
- Eviter au maximum les feux de combustibles solides : éviter l’utilisation d’appareils individuels de chauffage au bois, d’appoint ou d’agrément, non performants
- Eviter ou reporter l’incinération de déchets verts à l’extérieur.
- Eviter les déplacements en voiture : favoriser le covoiturage, les transports publics, et les modes de transport actifs.
- Favoriser le télétravail
- Contrôler la température de chauffage des bâtiments
Lorsque le seuil d’alerte est atteint, des mesures contraignantes sont de plus mises en place.
- Limitation de la vitesse des véhicules sur les autoroutes et les voies rapides, accompagnée du renforcement des contrôles.
- La gratuité du TEC
- Les entreprises les plus concernées par les émissions de poussières fines sont également mises à contribution par des mesures de réductions temporaires de leurs émissions.
- Les communes des zones les plus exposées (Charleroi, Engis, Liège et Tournai) ont adopté un plan spécifique autour de trois axes : la diminution de la vitesse des véhicules en ville, la sensibilisation du citoyen et la diminution de la température dans les bâtiments publics.
Recommandations sanitaires :
Il est conseillé de ne pas réaliser d’exercice physique intense et/ou prolongé (comme le jogging par exemple) dans les zones exposées à des concentrations élevées en polluants. En cas de nécessité, il ne faut pas hésiter à prendre un avis médical.
PIC DE POLLUTION PAR L’OZONE
Un pic d’ozone se produit lorsque la concentration d’ozone dépasse un certain seuil de concentration dans l’air ambiant. La valeur seuil pour l’information de la population a été fixée par l’Union Européenne à une concentration horaire moyenne de 180 µg/m³, en minimum un point de mesure. Le seuil d’alerte est dépassé à partir d’une concentration horaire moyenne de 240 µg/m³.
Les pics d’ozone entrent également dans l’activation de la phase d’alerte du "Plan forte Chaleur et pics d'ozone', en association avec les critères de température prévus par l’IRM (Tcumul ≥17°C et température maximale prévue pour le jour même ≥ 28°C) :
- mesure de la veille, à au moins un point de mesure, d’une concentration horaire en ozone moyenne supérieure à 180 μg/m³ (seuil d’information européen)
- prévision pour le jour même de concentrations horaires moyennes d’ozone supérieure à 180 μg/m³ sur une partie significative du pays.
Recommandations environnementales :
Les mesures à court terme sont inefficaces pour la prévention des pics d’ozone. L’unique moyen d’agir sur ces concentrations élevées est de réduire les émissions de précurseurs (transport notamment) sur le long terme.
Recommandations sanitaires :
En cas de dépassement du seuil d’information, les personnes particulièrement sensibles à la pollution atmosphérique (enfants, personnes âgées, personnes souffrant de problèmes respiratoires...) doivent éviter les efforts physiques inhabituels et tout exercice en plein air entre 12h et 22h. Dans les zones où le seuil d’alerte européen est dépassé, les risques sur la santé deviennent importants pour les personnes sensibles et pour toute personne qui fait des efforts physiques à l’extérieur.
EFFETS SUR LE LONG TERME
L’exposition sur le long terme à des concentrations élevées de polluants implique des effets chroniques sur la santé humaine, et cause environ 2000 morts prématurées chaque année en Wallonie (chiffres 2023).
Cette réalité doit nous inciter à agir et adapter nos comportements toute l'année, en appliquant les recommandations citées ci-dessus.