Gouvernement de Wallonie du 28 mars 2024

 

Plan de relance - Transition énergétique : 146 millions d’euros pour poursuivre la modernisation des réseaux de gaz et d’électricité

Afin d’accélérer la transition et de renforcer notre indépendance dans le domaine énergétique, le Gouvernement de Wallonie poursuit son soutien financier aux gestionnaires des réseaux de distribution de gaz et d’électricité (GRD). L’objectif est qu’ils modernisent massivement leurs réseaux pour qu’ils soient capables à l’avenir d’absorber une production plus importante d’énergies renouvelables.

 

Dans ce cadre, une enveloppe de 70 millions d’euros, issue du Plan de Relance wallon, sera octroyée à ORES. Par ailleurs, un montant de 76 millions d’euros, provenant du financement européen issu du programme européen REPOWER EU, sera réparti proportionnellement entre ORES et RESA.

 

Ces montants proviennent de l’enveloppe de 214 millions d’euros dédiée aux GRD par le Gouvernement wallon, sur proposition du Ministre de l’Energie et du Climat, Philippe Henry.

 

Ces 146 millions d’euros sont nécessaires pour poursuivre la modernisation des réseaux de gaz et d’électricité. Le réseau actuel est organisé pour diriger les flux d'une centrale vers la population. Mais ces dernières années, les sources individuelles de production d'énergie se sont développées sur notre territoire, à l'avantage des portefeuilles des ménages et de la transition énergétique vers le bas carbone.

 

La modernisation du réseau est donc bien nécessaire pour accélérer la transition et permettre notre indépendance dans le domaine énergétique, en agissant à la fois au bénéfice des citoyens et du climat.

 

Pour Philippe Henry, cette aide, en plus d’apporter des améliorations techniques qui permettront de répondre notamment au problème de décrochage des onduleurs, limitera l’impact de ces investissements coûteux sur la facture des consommateurs.

Inondations – Les Gouverneurs mandatés pour encadrer les initiatives citoyennes et renforcer la formation des élus et des cadres locaux

Dans le cadre du suivi des recommandations de la commission d’enquête « inondations », sur proposition du ministre des Pouvoirs locaux, le Gouvernement wallon approuve une lettre de mission chargeant les gouverneurs de coordonner la formation des élus mais aussi d’encadrer les initiatives citoyennes. 

 

Il est essentiel d’apporter des améliorations concrètes, rapides et efficientes : 

  • Dans la prévention d’une crise ; 

  • La gestion au pic de la crise ; 

  • La gestion post-crise en Région wallonne. 

 

Les Gouverneurs, en raison de leur position centrale, sont les partenaires privilégiés pour coordonner différents aspects primordiaux d’une gestion de crise en tenant compte des spécificités territoriales de chaque province.  

 

3 axes sont privilégiés : 

  • Le renforcement de la formation des élus et des cadres locaux par la coordination, le renforcement de l’existant ou la création de formations.

 

Pour le ministre : « Une meilleure perception du risque, le développement d’une culture commune du risque et de la prévention conduisent immanquablement à une amélioration de la réduction de ce dernier et à une meilleure gestion. En d’autres termes, refuser le déni, intégrer l’impossibilité de maîtriser l’ensemble des paramètres et, ainsi, assumer fermement le pilotage d’une crise s’apprend, se développe et s’entretient. »

 

L’objectif de ces formations est triple : 

  • Améliorer la culture du risque et de la prévention et créer des référents communs ;

  • Appréhender et intégrer les mécanismes de gestion de crise et des risques dans le chef des élus et des dirigeants ;

  • Faire en sorte que l’ensemble des parties prenantes connaisse et intègre la place et le rôle de chacun des acteurs.  

 

  • L’encadrement de l’implication citoyenne/associative/entrepreneuriale dans le cadre de la préparation et de la gestion de crise afin d’en assurer l’effectivité, de réduire les risques d’entrave des services de secours et d’éliminer les risques de mises en danger.

 

Pour le ministre : « Le citoyen est un acteur important voire indispensable lors de la survenance de crises mais force est de constater un manque d’encadrement et un manque de coordination. L'action du citoyen doit être balisée et encadrée dans un souci d’efficacité et de diminution des risquesL'implication citoyenne est également indispensable dans la diffusion et l’appropriation collective d’une culture du risque. »

 

Exemples :

  • La création d’un réseau ; 

  • Le recensement des personnes intéressées ; 

  • Accueil (enregistrement, distribution de repas, écoute, animations, …) de victimes ou de personnes impliquées dans un centre d’accueil.

 

Ou encore

  • Porte à porte pour informer sur un risque particulier ;

  • Appui à l’alerte ou à l’évacuation d’un quartier ;

  • Aide à la protection des biens des personnes sur base de la solidarité et de l’entraide (par exemple en cas d’inondations) ;

  • Aide au nettoyage et à la remise en état de bâtiments publics ou privés ;

  • Aide administrative à des personnes évacuées ou accueillies ;

  • Collecte et distribution de dons ou de repas ;

  • Tâches logistiques de manutention de stocks de dons ou de matériel d’accueil.

 

  • La mise en place de plateformes technique et logistique en vue d’une mutualisation des moyens.

 

Pour le ministre : « Cette coordination pourrait prendre plusieurs formes, l’objectif principal étant de mettre en place un partage de données/ d’informations permettant l’activation rapide des moyens nécessaires lors de survenance d’une crise. » 

 

Pour ce faire, des moyens financiers sont dégagés pour permettre aux gouverneurs de mener à bien cette mission.

La Wallonie remet un avis défavorable sur le projet d’incinérateur de Givet

Sur proposition de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier, le Gouvernement wallon a décidé de remettre un avis défavorable sur le projet d’incinérateur de Givet (France), à l’instar de ceux déjà rendus par les communes frontalières de Hastière, Doische, Beauraing, Houyet et Philippeville. Le Gouvernement wallon considère en effet que l’impact environnemental et sanitaire du projet n’a pas été suffisamment analysé.

 

Pour rappel, la société Givet Recycling projette d’implanter une installation de traitement de déchets dangereux et non dangereux (déchets d’enrobés, déchets de démolition, cendres de papeterie, etc.) sur le territoire de la commune de Givet, située en France à quelques kilomètres à peine de la frontière avec la Belgique.

 

Au vu des impacts potentiels de ce projet sur l'environnement en Région wallonne, et conformément aux dispositions prévues par la Convention d’Espoo, les communes voisines de Doische et Hastière ont été sollicitées par les autorités françaises pour organiser une consultation publique sur ce projet, afin de permettre aux citoyennes et citoyens wallons de pourvoir faire entendre leur voix dans ce dossier. Ces deux communes ont été rejointes par celles de Beauraing, Houyet et Philippeville, à la demande de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier. 

 

En parallèle de ce volet local, les avis techniques du Pôle Environnement, du Département Nature et Forêt (DNF), de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AwAC), de la Direction de la Prévention des Pollutions, de l’Intercommunale BEP, ainsi que du SPW Mobilités et Infrastructures ont été sollicités par le Fonctionnaire technique du Département des Permis et Autorisations (DPA), et ce, afin d’étudier tous les impacts de ce projet sur l’environnement et la santé.

 

L’avis rendu par le Gouvernement wallon, qui avait jusqu’au 2 avril pour remettre ses conclusions, regroupe ainsi les résultats des différentes enquêtes publiques et des avis techniques de l’administration wallonne. Sur cette base, le Gouvernement wallon, sur proposition de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier, a remis un avis défavorable aux autorités françaises sur le projet d’installation de traitement de déchets de Givet Recycling, tel qu’il est étudié et présenté.   

 

Des manquements constatés dans l’étude environnementale

 

La Région wallonne motive son avis par le respect du principe de précaution, en l’absence d’une analyse suffisante des effets transfrontaliers du projet en termes de charroi, d’impacts sanitaires potentiels et d’impacts sur les eaux, les sols, les habitats et les espèces protégées. La Wallonie constate également des incohérences dans les données utilisées pour l’étude de risque sanitaire, qui remettent en doute la validité des résultats de l’étude d’incidences.

 

Par ailleurs, le Gouvernement regrette que la Région et surtout les communes wallonnes n’aient été consultées que 4 jours avant la notification de l’enquête publique, alors que le projet est connu des autorités françaises depuis 2022. Une consultation préalable aurait en effet permis un cadrage plus cohérent du contenu de l’étude environnementale, ainsi qu’une meilleure coordination des enquêtes publiques.

 

Céline Tellier, Ministre de l’Environnement : « L'analyse approfondie de l'étude environnementale fait apparaître des lacunes importantes quant aux impacts potentiels du projet de Givet Recycling sur la santé, l'environnement, la mobilité, ainsi que sur la biodiversité. Ma priorité est de protéger la santé de nos concitoyens et notre environnement. En vertu du principe de précaution, j'ai donc proposé au Gouvernement wallon, qui l’a accepté, de remettre un avis défavorable dans ce dossier, tel qu’il est présenté aujourd’hui. Je serai évidemment très attentive aux conclusions que rendront les autorités françaises concernant ce dossier, en tenant compte des préoccupations légitimes exprimées par les citoyennes et les citoyens ces derniers mois. » 

 

Forte mobilisation citoyenne

 

La mobilisation citoyenne contre ce projet est en effet très forte, puisque les communes de Hastière, Doische, Houyet, Philippeville et Beauraing ont enregistré un total de 1.527 réclamations durant l’enquête publique française. 1.218 de ces réclamations ont également été réceptionnées dans le cadre de l’enquête publique réalisée au niveau wallon.