FAQ Sécheresse

Cette foire aux questions a pour but de répondre aux nombreuses questions en lien avec la situation de sécheresse.

Quelle est la situation globale de la sécheresse en Wallonie ces dernières années ?

Rappelons tout d’abord que la Wallonie couvre ses besoins en eau grâce à des prélèvements dans ses eaux de surface et ses eaux souterraines. Les eaux de surface (des cours d’eau) servent également à l’agriculture et l’industrie (notamment au refroidissement des centrales électriques). A l’inverse, les eaux en provenance des nappes souterraines sont destinées presque qu’exclusivement à la production d’eau potable. Ces nappes phréatiques sont alimentées par les précipitations ou encore la fonte de la neige. C’est ce qu’on appelle communément la recharge hivernale. La quantité d’eau emmagasinée dans ces poches souterraines fluctue donc d’année en année.

Entre 2000 et 2018, les prélèvements dans les nappes d’eau souterraine représentaient en moyenne 22 % des volumes qui étaient renouvelés annuellement par la recharge hivernale. Globalement, on a observé ces dernières années une baisse du niveau des nappes, particulièrement accentuée dans certaines masses d'eau plus directement sensibles aux variations de précipitations, comme celle des calcaires du bord sud de la Meuse.

Quant aux eaux de surface, on a observé une baisse temporaire des débits de certains cours d'eau jusqu'à des niveaux faibles à très faibles par rapport aux mesures effectuées depuis plus de 45 ans ainsi qu’une baisse des niveaux de certains barrages.

En Wallonie, les ressources en eaux ne sont pas menacées du point de vue quantitatif. Toutefois, les sécheresses saisonnières observées ces dernières années font l'objet de préoccupations et de mesures de gestion particulières.

Ces 6 dernières années, plusieurs communes wallonnes (une quinzaine au plus fort de la sécheresse estivale de 2022) ont pris des arrêtés de police pour restreindre la consommation de l’eau de distribution. Ces difficultés résultent de facteurs conjoncturels (suppression de captages de faible capacité, fuites dans le réseau de distribution, vétusté des conduites…) ou structurels (moindre capacité des petits producteurs ou des communes autonomes pour la production-distribution d’eau).

Plus d’infos sur http://etat.environnement.wallonie.be/home/Infographies/eau.html#

Doit-on s’attendre à une multiplication des épisodes de sécheresse dans les années à venir ?

Les projections relatives à l'évolution du climat indiquent une multiplication et une intensification probables des épisodes de sécheresse et des épisodes pluvieux de forte intensité (précipitations extrêmes). Néanmoins, le volume annuel des précipitations devrait rester suffisant pour maintenir un bon niveau quantitatif de nos ressources aquifères. Cependant, la multiplication des épisodes extrêmes qui associent de fortes chaleurs et l’absence de précipitations peuvent nous rendre vulnérables aux pénuries d’eau saisonnières. C’est pourquoi il faut être préparé à réagir adéquatement vis-à-vis de notre consommation d’eau et qu’il est important de continuer à informer le public sur l’usage raisonnable de l’eau de distribution, de sensibiliser aux économies d’eau et d’encourager la généralisation des appareils plus économes en eau.

Quelle est l’évolution de la consommation de l’eau de distribution dans notre pays ?

Les prélèvements d’eau souterraine sont principalement destinés à la production et à la distribution d’eau potable et sont restés relativement stables sur la période 2000 - 2018 (baisse de 2,4 %). Le niveau de consommation n’est pas homogène sur tout le territoire wallon. On remarque que le niveau de consommation du Hainaut occidental et du sud de Namur est plus faible qu’à Liège ou dans le Brabant wallon.

De manière globale, notre consommation journalière en eau de distribution est à la baisse ces dernières années. La Belgique se classe dans les niveaux de consommation domestique en eau les plus bas de l’Union Européenne (source : AQUAWAL). Les Belges utilisent une quantité d’eau pour leur usage domestique qui est plus faible que leurs voisins français, néerlandais ou allemand.

La consommation d’eau de distribution à usage domestique (ménages et certaines activités professionnelles telles que commerces, HORECA…) est relativement faible par rapport à celle des pays voisins. Les postes les plus importants sont l’hygiène personnelle (douche, bain, lavabo : 37 % de la consommation), les WC (17 %) et la lessive (machine à laver, lessive à la main : 14 %), suivis par les boissons et la nourriture (11 %), la vaisselle (lave-vaisselle, vaisselle à la main : 8 %) ainsi que d’autres usages (nettoyage, arrosage des plantes, jardin, piscines… : 13 %).

Plus d’infos : http://etat.environnement.wallonie.be/contents/indicatorsheets/RESS%203.eew-sheet.html?thematic=993f3984-af17-4319-aa8e-03baf0bb5a9

Comment est répartie la distribution de l’eau entre les différentes régions du pays ?

La Flandre et Bruxelles ne peuvent couvrir la totalité de leurs besoins par les apports naturels d’eau sur leur territoire.  Sur les 150 millions de mètres cubes exportés par la Wallonie, environ 70 millions le sont à destination de la Région bruxelloise et le solde, soit environ 80 millions de mètres cubes, est destiné à supporter l’alimentation de la Flandre. La Wallonie couvre ainsi 97 % des approvisionnements en eau de Bruxelles (les 3 % sont issus des captages situés sur le territoire régional : forêt de Soignes, Bois de la Cambre et dans l’aquifère du Bruxellien) et environ 20 % de l’approvisionnement en eau de la Flandre provient de la Wallonie.

En 2009, la Wallonie entamait l’élaboration du "Schéma régional des ressources en eau", un outil de planification et de réglementation de l’exploitation des ressources en eau, destiné notamment à sécuriser l’approvisionnement en eau du territoire wallon. Celui-ci a permis d’estimer les besoins wallons actuels et futurs et d’évaluer l’étendue des ressources disponibles. Il prévoit notamment la mise en œuvre de synergies entre les opérateurs et une plus grande utilisation des barrages dans l’alimentation en eau.

Pourquoi la situation de sécheresse est-elle différente, à une même période, entre la Flandre et la Wallonie ?

La Flandre est l’une des régions d’Europe où la densité de la population est la plus grande par rapport à sa superficie (14 % de la superficie en Flandre est construite). Contrairement à la Wallonie qui assure son approvisionnement majoritairement à partir des eaux souterraines, la Flandre dépend principalement des eaux de surface pour son approvisionnement en eau (comme le canal Albert) ce qui augmente sa vulnérabilité. Les nappes phréatiques en Flandre sont beaucoup moins importantes qu’en Wallonie et sont beaucoup plus dépendantes des précipitations à court terme. La Flandre dispose d’un approvisionnement en eau de 1500 m³ par personne et par an. Sous le seuil de 1000 m³, on parle d’une grave pénurie d’eau. Un autre élément déterminant qui différencie la Flandre de la Wallonie est l’absence de barrages-réservoirs en Flandre. C’est pourquoi il est fréquent d’entendre la Flandre annoncer plus rapidement dans l’année (dès le printemps) qu’elle est en situation de sécheresse alors que la situation est qualifiée de normale au même moment, en Wallonie.

Pourquoi des restrictions de l’usage de l’eau sont-elles prises par certaines communes et pas sur tout le territoire wallon ?

En période de sécheresse, il arrive que des mesures de restriction de l’usage de l’eau de distribution soient prises par certaines communes. Ces mesures peuvent être plus ou moins contraignantes selon l’état de sécheresse.  

En Wallonie, l’eau potable est fournie au consommateur par un opérateur ou un distributeur. Il peut s’agir de la SWDE, Aquawal, inBW, etc., mais aussi d’intercommunales, d’administrations ou encore de régies communales. Certaines communes détiennent leur propre régie. Elles ne sont pas liées aux opérateurs cités précédemment et ne disposent pas non plus de solutions de raccordements via des opérateurs pour sécuriser leur approvisionnement en eau. L’alimentation est eau de ces communes est parfois tributaire d’un seul cours d’eau (comme Rochefort avec la Tridaine par exemple) ce qui peut les rendre particulièrement exposées à un déficit d’approvisionnement et donc, plus enclines à prendre des arrêtés de restriction de l’eau de distribution. Cependant, les communes touchées ne ménagent pas leurs efforts et continuent de développer des solutions innovantes pour renforcer leur dispositif en réhabilitant des puits ou en créant de nouvelles stations de captage par exemple.  

Outre la pratique de distribution de l’eau potable, le relief, la nature du sol, la végétation et les conditions météorologiques peuvent également influencer les ressources en eau d’une localité à une autre. Une zone géographique souffrant de la sécheresse et du manque de précipitations pourra potentiellement être plus rapidement soumise à des mesures de préservation de l’eau qu’une autre bénéficiant de pluies plus régulières et donc de meilleures « réserves ». Voilà pourquoi les mesures de restriction de l’usage de l’eau sont prises au cas par cas en fonction des spécificités, des moyens et des ressources de chaque entité.

Comment savoir si ma commune a pris des mesures de restriction de consommation de l’eau de distribution ?

En période de sécheresse, certaines communes prennent des arrêtés de police pour limiter l’usage de l’eau afin d’assurer la continuité de la distribution et d’éviter les ruptures d’alimentation.  

La population est alors appelée à faire preuve d’économie dans l’utilisation de la ressource et d’éviter tout gaspillage. Selon les cas, des mesures contraignantes peuvent également être prises comme l’interdiction de nettoyer son véhicule ou d’arroser sa pelouse par exemple.  

Pour savoir si votre commune a pris des mesures particulières autour de la consommation d’eau vous pouvez vous renseigner sur le site officiel de votre commune. Chaque semaine en période estivale vous pouvez également être informé des éventuelles mesures de restriction grâce à la carte sur l’état des ressources en eau présentée au bulletin météo de la RTBF.

Comment consommer raisonnablement l’eau de distribution ?

Que ce soit pour préserver la ressource en période de sécheresse, agir pour la planète ou simplement faire des économies, consommer raisonnablement l’eau de distribution c’est tout naturellement du bon sens !  

Voici quelques conseils pratiques faciles à adopter : 

  • Préférez une douche courte (en moyenne 60 L) au bain (200L). Et installez un pommeau économique. 

  • Evitez de laisser couler le robinet lors du brossage des dents ou du lavage des mains. 

  • Equipez-vous de robinets économiseur d’eau. Ils réduisent la consommation d’environ 5 L par minute à 15 L/min. 

  • Equipez-vous de toilettes munies d’une chasse d’eau à double débit qui permet d’utiliser entre 3 et 8 L d’eau contre 10 à 12 L habituellement. 

  • Utilisez des appareils électro-ménagers qui consomment peu d’eau ou qui disposent d’une fonction économique. 

  • Ré-utilisez l’eau non employée (comme l’eau de pluie, ou l’eau neutre de tout produit) pour arroser les plantes. 

  • Faites fonctionner votre lave-vaisselle ou votre machine à laver en mode « éco » et uniquement quand la machine est remplie. 

  • Vérifiez que vos canalisations sont en bon état et qu’il n’y ait pas de fuites (robinets, tuyaux, chasses…). Réparez-les si nécessaire. 

Est-ce que je peux remplir ma citerne à eau de pluie avec l’eau de distribution en période de sécheresse ?

Pour anticiper toute période de sécheresse et avoir le moins d’impact sur les réseaux d’eau, il vaut mieux remplir partiellement sa citerne à eau de pluie dans le courant du printemps. Autrement dit, quand la demande en eau de distribution est la plus faible et, si possible, durant les heures creuses soit entre 22h30 et 05h00.  

Lors d’une période de sécheresse, les ressources en eau de distribution peuvent être impactées par une consommation extrême qui engendre une saturation du réseau voire des difficultés d’approvisionnement. Selon l’état de la situation, des mesures de restriction de l’usage de l’eau (faire le lien vers l’article Restriction de l'usage de l'eau : qu'est-ce que ça signifie ? (wallonie.be)) peuvent être prises afin de préserver la ressource et le remplissage d’une citerne à eau de pluie avec de l’eau de distribution peut être visé. Pour savoir si vous êtes concerné par ce type de mesure, vous pouvez directement vous renseigner auprès de votre commune (faire le lien vers la question Comment savoir si ma commune a pris des mesures de restriction de consommation de l’eau de distribution?) 

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques en matière de citerne à eau de pluie, rendez-vous sur le site d’Aquawal

Pourquoi parler de sécheresse alors qu'il pleut ?

La pluie tombée ne nous sort pas automatiquement d’une situation de sécheresse. En effet, durant l'été, la végétation (feuillages, bourgeons) est plus « gourmande » en eau et absorbe donc davantage l’humidité qu’en période automnale et hivernale. A cela s’ajoute l’évapotranspiration. Les précipitations modérées que nous pouvons connaître permettent donc d’humidifier les sols, d’amoindrir la baisse des niveaux de nos cours d’eau mais pas de modifier significativement une situation de sécheresse avérée. Et ces précipitations n’ont pas d’impact sur le niveau des nappes phréatiques, en raison de l’activité de la végétation.

En cet été 2023, il faut aussi souligner que les niveaux de nos cours d’eau sont bas et que les précipitations n’ont pas eu d’impact significatif sur leur remontée. On constate de faibles remontées, mais lorsque les précipitations cessent, on retourne assez rapidement à la baisse. Les précipitations sont toutefois bénéfiques pour nos cours d’eau dans le sens où elles freinent la baisse des niveaux. Enfin, en cas de situation sèche à très sèche, une pluie intense qui tombe sur un sol desséché ruissèlera mais ne pénètrera pas optimalement dans le sol.

Voilà pourquoi la pluie actuelle n’empêche pas d’évoquer la sécheresse bien que l’on observe le reverdissement de nos pelouses et une relative fraîcheur. Même s’il est parfois difficile de comprendre que l’on évoque la sécheresse et la difficulté des sols à absorber l’eau il faut savoir que le phénomène de sécheresse n’est pas un épisode météorologique isolé et qu’il s’inscrit sur une période plus longue.

Comment entretenir mon jardin et mon potager en période de sécheresse ?

Sécheresse et jardin ne font pas bon ménage. Pour éviter leur dessèchement tout en économisant l’eau en période critique, il y a des bonnes pratiques à suivre.  

En voici quelques-unes :  

  • Tout d’abord, renseignez-vous sur les éventuelles mesures de restriction d’usage de l’eau de distribution auprès de votre commune. 

  • Arrosez avec économie tôt le matin ou tard le soir, en dehors des heures les plus chaudes et lorsque le soleil n’est pas à son zénith. Ce geste protégera les végétaux et permettra d’éviter une évaporation trop rapide. 

  • Votre pelouse est desséchée ? Pas d’inquiétude, elle reverdira dès les premières pluies.  

  • Tondez moins souvent votre gazon lui permettra d’être plus résistant en cas de sécheresse. De plus, une herbe plus haute (7 à 10 cm) a tendance à jaunir plus lentement et est également bénéfique pour les insectes et la biodiversité en général. 

  • Collectez les eaux de pluie à la descente des gouttières grâce à une citerne à eau de pluie : vous les utiliserez pour arroser vos cultures et vos plantes. 

  • Utilisez un arrosage goutte à goutte ou rotatif par jets alternatifs qui favorisent un arrosage « doux » sur une longue période.  

  • Veillez à ce que le sol soit assez meuble et travaillé : l’arrosage n’en sera que plus efficace. En effet, l’eau ruisselle sur un sol tassé. 

  • Au potager ou dans les plates-bandes, recouvrez le sol entre les plantes de paille, tonte de pelouse, feuille ou autre. Cela favorise la rétention de l’eau. 

  • Optez pour des plantes qui résistent mieux à la sécheresse et favorisez les zones ombragées dans votre jardin. 

Je souhaite pratiquer du kayak. Comment m’assurer que la pratique est autorisée ?

Consultez le site Kayak Environnement Wallonie pour connaitre l’état de la circulation sur les cours d’eau en Wallonie. La carte interactive affiche les tronçons navigables et les mesures de circulation ou de restriction éventuelles.  

Sous l’onglet « Informations » vous trouverez les recommandations à suivre pour la pratique du canoë-kayak dans nos rivières : être responsable de ses actions ; tenir compte des autres usagers de la rivière et des riverains ; respecter et protéger l’environnement sont les principes généraux à appliquer par tout un chacun.  

Suivez toujours scrupuleusement les panneaux informatifs présents sur le parcours et les consignes locales éventuelles. Ils vous indiqueront les mesures de circulation, les aires d’embarquement et de débarquement et autres recommandations. 

Pourquoi interdit-on la pratique du kayak en période de sécheresse ?

En période de sécheresse, il est fréquent de voir certains tronçons fermés à la circulation. En effet, lorsque le niveau est proche du niveau d’eau minimum, cela présente des risques non seulement pour l’activité (risque d’échouage) mais aussi une menace pour l’écosystème de la rivière. 

Les tronçons de cours d’eau autorisés pour la pratique du canoë-kayak et du rafting totalisent 450 km en Wallonie. L’accès est autorisé selon la période de l’année et les conditions météorologiques. Des niveaux d’eau minimum et maximum limitent la navigation pour des raisons de protection de la nature (niveau minimum) et de sécurité (niveau maximum). D’autres circonstances peuvent aussi y restreindre ou interdire temporairement la navigation (travaux, embâcles, dangers, protection de la nature).  

En termes de débit minimum, la circulation des embarcations de loisirs est interdite lorsque le débit moyen calculé sur 72 heures est inférieur au débit minimum requis par tronçon. La phase rouge est alors activée pour des raisons de conservation de la nature. Pour le débit maximum, la circulation des kayaks est interdite si une prévision établie à 8 heures du matin indique un dépassement, pendant la plage horaire où la circulation est permise, du débit maximum ou lorsque le débit moyen horaire observé est supérieur au débit maximum. 

Enfin, certaines interdictions générales sont à garder en mémoire : interdiction de mettre à l’eau ou d’accoster en dehors des aires officielles désignées ; interdiction de s’engager dans les biefs et canaux de dérivation ; interdiction de jeter des déchets, de faire du feu, de bivouaquer, ou encore de porter atteinte à la nature.  

La règlementation complète est disponible sur le site Kayak Environnement Wallonie

Peut-on se baigner n’importe où en Wallonie ? Quels sont les risques à se baigner en rivière ou dans les lacs ?

Lorsqu’il fait chaud, la tentation est grande de se baigner. Des réglementations existent afin de prévenir les noyades et les problèmes de santé. La baignade est interdite en eau libre (ruisseau, canal). Quelques zones, répondant à des critères de sécurité, permettent néanmoins la nage en eau libre, encadrée au sein d’un club de natation. La nage n’est pas autorisée sur le réseau navigable. Le passage des bateaux, le débit parfois important, la qualité bactériologique incertaine des eaux comportent de vrais dangers. Au niveau des rivières et des plans d’eau, en-dehors des zones officielles, la baignade est fortement déconseillée en raison du risque de gastro-entérites ou de la présence de cyanobactéries. De plus, certains sites sont aussi dangereux pour la sécurité physique des baigneurs (présence de pierres, eau trop froide, etc.). Enfin, vouloir aller nager dans des carrières est très dangereux, notamment parce que le risque d’hydrocution y est plus élevé qu’ailleurs (la différence de température entre la surface de l’eau et une profondeur de 2 ou 3 mètres peut être de 10 degrés). Sans compter que des objets peuvent de trouver en profondeur. Les propriétaires des carrières interdisent les accès mais ces interdictions sont régulièrement bravées, avec des conséquences parfois dramatiques. La police surveille ces endroits et les contrevenants risquent une amende de plusieurs centaines d’euros. Mieux vaut donc se baigner dans des zones de baignade officielles. 

Comment puis-je m’assurer de la qualité des eaux des zones de baignade officielles ? Comment s’effectuent les contrôles ?

Les zones de baignade officielles sont réparties sur le territoire wallon (on en compte 26 en 2023) et sont situées sur des plans d’eau ou des rivières. Les dates de la saison balnéaire 2023 sont du 15 mai au 30 septembre. Avant le début de la saison balnéaire, des prélèvements et les analyses sont réalisés par l’Institut scientifique de Service public (ISSeP)  et se succèdent ensuite selon une fréquence bimensuelle  afin de vérifier que la qualité de l’eau soit propre à la baignade. Selon les résultats des analyses ou en raison d’événements météorologiques tels que les orages, certaines zones peuvent temporairement fermer afin d’assurer la sécurité des baigneurs.

A chaque réception des résultats d’analyses (souvent le jeudi), le SPW actualise les données sur le site baignade.wallonie.be. La fréquence des contrôles peut être renforcée dans des zones identifiées comme étant les plus sujettes aux pollutions. A la fin de la saison balnéaire, sur base d’une réglementation européenne, la qualité des eaux  de baignade est évaluée et chaque zone est classée dans l’une des 4 catégories suivantes : excellente, bonne, suffisante ou insuffisante. Les zones de baignade dont la qualité de l’eau est insuffisante doivent fermer et si le résultat reste insuffisant durant 5 années consécutives, l’interdiction de baignade est permanente.  

Lors de fortes chaleurs, les plans d’eau sont propices au développement de cyanobactéries (ou algues bleues). De quoi s’agit-il et quels sont les risques ?

Les cyanobactéries appelées aussi algues bleues en raison de masses et d’écumes qui prennent une coloration bleu-vert. Elles se développent principalement sur des plans d’eau riches en nutriments (phosphates et nitrates). Elles représentent un danger pour la santé humaine ainsi que pour les animaux car certaines espèces de cyanobactéries peuvent produire des toxines. Les troubles sont liés au contact, à l’ingestion ou à l’inhalation et sont variables : irritations de la peau, maux de tête, nausées, gastro-entérites aigües voire atteintes neurologiques. Sur les rivières, en-dehors des fortes chaleurs et surtout après des averses orageuses, d’autres bactéries et virus d’origine fécale peuvent être présents. Soyez donc attentifs aux panneaux d’interdiction. 

Quelles sont les principales causes d’incendies dans les forêts et dans la nature ? Quelles sont les mesures prises pour éviter les incendies ? Quels bons gestes adopter ?

En période de fortes chaleurs, de sécheresse persistante ou de vents forts, le risque d’incendie s’accroit. Si les risques sont plus importants à certaines périodes de l'année (par exemples, à la fin de l'hiver ou lors d'une sécheresse prolongée), on constate désormais que des incendies se déclenchent à d'autres moments et ne sont pas liés à des origines naturelles (foudre, etc.). Les incendies dans la nature et la forêt proviennent souvent d'une erreur humaine (faute d'inattention ou négligence) ou d'une activité du quotidien (travaux – y compris agricoles -, mégot de cigarette). En Wallonie, les principales causes d'incendies sont les feux et barbecues, les mégots de cigarette et des activités qui génèrent des étincelles. Pour connaître les comportements responsables et sécuritaires à adopter pour éviter les risques d’incendies, consultez la page dédiée à la sensibilisation et à la prévention. Elle s’accompagne d’une FAQ spécifique

Quels sont les impacts de la sécheresse sur les cultures agricoles ? Comment reconnait-on une calamité agricole ? Quelle est la procédure d’indemnisation ?

Les sécheresses de ces dernières années ont affecté les cultures agricoles. Une sécheresse peut être reconnue comme un événement exceptionnel et une calamité agricole, permettant ainsi aux producteurs sinistrés de percevoir une indemnisation pour les pertes encourues. Pour être reconnue comme calamité agricole, les producteurs doivent répondre à des critères bien définis. L’un d’entre eux est le seuil des « 30% de dégâts ». Pour bien comprendre les critères, les documents à introduire pour demander une indemnisation et les différentes étapes, consultez les infos détaillées et les vidéos explicatives sur le site de l'Agriculture. Et pour en savoir plus sur les adaptations à venir dans le secteur agricole face aux changements climatiques, consultez la page "Adaptations à la sécheresse" du Portail de l’Agriculture. 

Les agriculteurs peuvent-ils pomper dans les cours d’eau non navigables ?

Nos cours d’eau connaissent chaque année et de plus en plus fréquemment des périodes où leur niveau est bas. Leurs débits sont alors inférieurs au seuil leur permettant d’assurer leurs fonctions écologiques (épuration naturelle des eaux, recharge des nappes phréatiques, accueil de la biodiversité). Prélever l’eau dans un cours d’eau doit donc se faire avec discernement. On peut prélever l’eau : 

  • si le cours d’eau borde ou traverse sa propriété, et que cela ne nuit pas aux autres riverains (Code civil et “droit de riveraineté”); 

  • si le pompage direct de l’eau d’un cours d’eau, d’un étang ou de toute eau de surface n’a pas pour objectif de remplir la cuve d’un pulvérisateur ou de mélanger ou diluer des produits phytopharmaceutiques (décret du 10/07/2013 et arrêté du GW du 11/07/2013) ; 

  • Et si une autorisation du gestionnaire du cours d’eau vous a été délivrée si les prélèvements sont réalisés au moyen d’installations fixes nécessitant des travaux sur le cours d’eau. 

Quant aux prélèvements en eaux de surface par les agriculteurs, la législation (Code de l’eau) encadre ces prélèvements afin de préserver nos ressources en eau et de s’assurer que les besoins écologiques du cours d’eau soient assurés. C’est au gestionnaire des cours d’eau qu’il faut s’adresser pour connaître les éventuelles conditions à respecter pour le pompage. Les cours d’eau sont classés en 3 catégories et il convient tout d’abord d’identifier la catégorie du cours d’eau concerné par la demande d’autorisation. Cela peut s’effectuer dans le catalogue WalOnMap (rubrique Nature et Environnement puis Eau). 

La législation n’est pas la même s’il s’agit d’un pompage dans une étendue d’eau stagnante (étang, etc.) ou dans une voie navigable. Pour les voies navigables, vous devez vous adresser à la direction des voies hydrauliques qui évaluera les différents cas possibles : prise d’eau mobile et temporaire, prise d’eau mobile et permanente (ex : remplissage régulier d’une citerne sur un tracteur) ou une prise d’eau fixe et permanente. 

En quoi consiste la cellule d’expertise sécheresse ? Composition, rôle, fonctionnement

La succession des périodes de sécheresse est à l’origine de la création de la cellule d’expertise sécheresse en 2017. Cette cellule est pilotée par le Centre régional de crise de Wallonie. L’objectif premier de la cellule est d’assurer un suivi de la situation des ressources en eau, via une analyse globale, et de déterminer les mesures nécessaires dans le champ des compétences régionales pour préserver ces ressources. Elle réunit les représentants des services concernés du SPW (direction des cours d’eau non navigables, direction de la gestion hydrologique, spécialistes du département de la Nature et des Forêts…), les opérateurs et distributeurs d’eau potable (Aquawal, SWDE, CILE, VIVAQUA...), ou encore certaines communes régulièrement concernées par des arrêtés de restriction de l’eau de distribution.

Durant l’automne et l’hiver, un monitoring est réalisé. La cellule est activée chaque année au printemps et se rassemble alors de façon régulière (une fois par mois ou plus régulièrement en fonction de l'état de la situation) et ce jusqu'à l'automne. Des groupes de travail plus spécifiques peuvent être mis en place en cas de nécessité (avec certaines communes, ou pour la situation des barrages, par exemples).

Comment vidanger ou hiverner correctement ma piscine ?

S’il est conseillé d’hiverner partiellement votre piscine enterrée en fin de saison, il y a toutefois des règles à respecter pour ne pas fragiliser la structure de votre bassin ni porter atteinte à l’environnement lors de l’évacuation de l’eau.  

Un hivernage partiel est une mise au ralenti d’une piscine. Les canalisations ne sont pas hors d’eau et la filtration continue à fonctionner quelques heures par jour. En général, il est conseillé d’hiverner sa piscine dès que la température est inférieure à 13°C. Le traitement de l’eau est essentiel pour éviter la prolifération des bactéries. Il est également très important de maintenir un niveau d’eau approprié durant l’hiver pour assurer le maintien de la structure. Les équipements doivent eux aussi être vidangés et entretenus pour éviter le gel. L’hivernage total est quant à lui une mise à l’arrêt complète de la piscine et nécessite une vidange. Cette opération est plus spécifiquement réalisée en vue de travaux d’entretien du bassin ou des équipements même si elle est parfois aussi nécessaire si l’eau est trop dégradée. Dans ce cas, mieux vaut toujours faire appel à un professionnel afin d’éviter toute manœuvre dangereuse qui pourrait menacer la structure. 

S’il s’agit d’une piscine hors-sol, l’hivernage devra suivre les mêmes règles d’entretien et de sécurité. Dans le cas d’une piscine autoportante ou gonflable, il est conseillé de la démonter et de la mettre à l’abri durant l’hiver.  

Enfin, sachez que l’évacuation des eaux usées fait l’objet d’une règlementation. Renseignez-vous auprès de votre administration avant d’effectuer toute manœuvre. Par exemple, le mode d’évacuation idéal pour une piscine gonflable est de laisser s’écouler lentement l’eau sur le sol, en prenant soin de s’assurer que ce dernier est perméable afin d’éviter toute inondation. Dans ce cas, une évacuation vers l’égout public n’est à envisager qu’en l’absence d’autre exutoire et à un débit faible.

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