« Stop » à la discrimination dans l’accès au logement

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Trop souvent encore à l’heure actuelle, des candidats locataires se voient refusés sur base de critères tels que leur âge, leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle. Parmi les mesures prévues pour lutter contre ces discriminations, la réalisation de contrôles-mystère a débuté en ce début janvier 2024.

Le propriétaire d'un logement a évidemment le droit de choisir son locataire parmi différents candidats. Par contre, les dernières enquêtes menées sur le sujet révèlent que la discrimination au logement sur base de critères comme  l'âge, la couleur de peau... reste importante en Wallonie.

Des chiffres alarmants de discriminations

Selon UNIA, le logement est en tête des domaines où des faits de discrimination sont constatés. Si l'on regarde de plus près les dossiers logement, on observe que près de la moitié relèvent du critère de l'état de fortune (42,7 %). Viennent ensuite les critères dits « raciaux » (27,2 %) et le critère du handicap (13,9 %).

La majorité des dossiers concernent le logement privé (81,5 %), avec (48,9 %) ou sans (32,6%) l'intervention d'une agence immobilière. Il s'agit principalement de refus de visite, de location ou de vente (56,9 %).

Dans 9,4 % des dossiers logement, l'annonce immobilière mentionne ouvertement un des critères de discrimination concernés. D'autres faits concernent la fiche à remplir par le candidat locataire, qui pose question (8,7 %). Enfin, dans 6,9 % des cas, il s'agit d'un problème lié au comportement inapproprié de l'agent immobilier ou du propriétaire.

Comment se déroulent ces contrôles ?

La réalisation de contrôles-mystères prend la forme soit de test de situation, soit de client mystère. Ils sont effectués par le Service public de Wallonie (SPW). Du personnel supplémentaire a même été engagé pour assurer ces tests.

Exemple : un employé du SPW appelle une agence immobilière en se faisant passer pour un propriétaire ou envoie un courriel à un propriétaire en se faisant passer par un locataire émergeant du CPAS. En aucun cas, le test ne peut se réaliser de manière provocatrice mais sur base d'éléments probants et objectifs.

Si le test permet de conclure à une discrimination, il constitue alors un élément permettant d'établir qu'il y a une infraction. Concrètement :

  • Si le test conclut à une infraction, une audition est proposée au contrevenant dans les 30 jours à dater de la réalisation du test ;
  • Lorsqu'une infraction est constatée, l'administration transmet le dossier au parquet afin qu'il puisse lancer des poursuites pénales. Si le parquet ne se saisit pas du dossier dans un délai à fixer, le contrevenant reste susceptible de se voir imposer une amende administrative en cas de récidive.
  • La sanction peut aller de la réprimande au paiement d'une amende d'un montant de 125 € jusqu'à 6200 € en cas de récidive.
  • Le contrevenant a la possibilité d'introduire un recours auprès du Gouvernement wallon. En cas de confirmation de l'amende, le contrevenant reste toujours en mesure d'introduire un recours devant le Juge de Paix.
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